rançonner

rançonner

rançonner [ rɑ̃sɔne ] v. tr. <conjug. : 1>
• XIV e; ranssonner 1260; de rançon
1 ♦ Vieilli Proposer de relâcher (qqn) contre une rançon. Le Prince Noir rançonna Du Guesclin. — Corsaire qui pille ou rançonne les vaisseaux marchands.
2 ♦ Par ext. Faire payer (qqn) par la force, exiger de (qqn) une contribution qui n'est point due. Brigands qui rançonnaient les voyageurs. Gang qui rançonne tous les cafés de la ville. ⇒ racketter. Élève qui rançonne ses camarades.
3 ♦ Fig. Vieilli ou littér. Exiger de (qqn) plus qu'il n'est dû. ⇒ exploiter. Rançonner les clients, vendre à des prix exagérés. ⇒ 2. voler(fig.). Rançonner les contribuables. ⇒ saigner.

● rançonner verbe transitif Exiger de quelqu'un, par la contrainte, la remise d'argent, d'objets de valeur en échange de sa vie, de sa liberté ou de celle d'autrui : Les brigands rançonnaient les voyageurs. Familier. Faire payer à quelqu'un un prix excessif pour un achat, un service : Un restaurant où l'on rançonne le touriste.

rançonner
v. tr. Extorquer de l'argent à (qqn) sous la menace. Rançonner des voyageurs.

⇒RANÇONNER, verbe trans.
A. — Vieilli. Exiger une rançon contre la remise en liberté d'une personne. Les gens de Sigulf se mirent à les poursuivre avec acharnement, animés (...) par l'espérance de prendre à merci et de rançonner un fils de roi (THIERRY, Récits mérov., t. 1, 1840, p. 17). Des voleurs (...) étaient à l'affût (...) des enfants des riches étrangers pour les enlever et rançonner les familles (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 113).
B. — Forcer quelqu'un à remettre de l'argent, des objets de valeur etc. sous menace de violence ou de mort, extorquer (de l'argent). Synon. détrousser. Rançonner les paysans. L'ex-comte de Tours (...) courant à quelque maison qu'on lui avait signalée comme riche (...) y enlevait par effraction l'argent et la vaisselle de prix, ou rançonnait à merci le propriétaire épouvanté (THIERRY, Récits mérov., t. 1, 1840, p. 303):
• ... ces bandes aimaient mieux guerroyer pour le pillage et sans discipline (...). Elles traversaient la France sans résistance, prenaient des villes et des châteaux, y tenaient garnison, rançonnaient les provinces...
BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 1, 1821-24, p. 110.
— P. ext., fam. Faire payer un prix exorbitant, exiger plus qu'il n'est dû. J'ai affaire à d'affreux loueurs de voitures qui font tout ce qu'ils peuvent pour me rançonner (HUGO, Fr. et Belg., 1885, p. 17).
Prononc. et Orth.:[], (il) rançonne [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1262 (JEAN LE MARCHANT, Mir. ND Chartres, éd. P. Kunstmann, XXIV, 90, p. 185); 1377-80 raençonner « faire payer par la force, extorquer une contribution qui n'est pas due » (EUSTACHE DESCHAMPS, Œuvres, éd. Queux de St-Hilaire, t. 1, p. 218, 22). Dér. de rançon; dés. -er. Fréq. abs. littér.:86.
DÉR. 1. Rançonnement, subst. masc., vieilli. Action de rançonner. Synon. racket. Un général pauvre et pur (...) innocent de toute prévarication, de tout rançonnement des villes occupées (ARNOUX, Roi, 1956, p. 190). — []. Att. ds Ac. 1935. — 1re attest. fin XIVe s. (Réc. d'un bourg. de Valenciennes, p. 217 ds GDF. Compl.); de rançonner, suff. -ment1, cf. le m. fr. rançonnerie « pillerie, rapine » 1371 (Lettre de rémission ds DU CANGE, s.v. renso: rençonnerie) — XVIe s. ds HUG. 2. Rançonneur, -euse, subst., vieilli, au fig., fam. Celui, celle qui rançonne, qui demande un prix trop élevé pour un service, un loyer, un objet dont on a besoin. Synon. racketteur. Cet aubergiste est un rançonneur. L'hôtesse est une rançonneuse (Ac. 1798-1878). Dès le petit matin, le jour de la fête patronale, le village s'emplit d'une multitude: marchands d'étoffes et de denrées, gens de débits ou de baraques, âpres rançonneurs de pèlerins, arrivés au pas tendu de leurs mulets, sur les côtes raides du pays (PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 127). — [], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. 1718-1878. — 1re attest. 1371 rançoneour (Lettre de rémission ds DU CANGE, s.v. renso); de rançonner, suff. -eur2.

rançonner [ʀɑ̃sɔne] v. tr.
ÉTYM. XIVe; ranssonner, 1260; de rançon.
❖
1 Proposer de relâcher (qqn) contre une rançon. || Le Prince Noir rançonna Du Guesclin. || Les corsaires pillaient ou rançonnaient les vaisseaux marchands. — Gangsters (cit. 1) qui enlèvent et rançonnent les enfants. ⇒ Kidnapper. || Un gang rançonnait tous les cafés de la ville (⇒ Racket).
2 (1636). Faire payer (qqn) par la force, exiger de (qqn) une contribution qui n'est pas due. || Des brigands rançonnaient les voyageurs. || Les seigneurs qui rançonnaient et pillaient les paysans (→ Écorcheur, cit. 1).
REM. Rançonner, comme rançonneur est de l'usage soutenu, surtout écrit; ces mots remplaceraient avantageusement les anglicismes du type kidnapper, racket, etc., et leurs dérivés.
3 Fig. Vieilli ou littér. Exiger de (qqn) plus qu'il n'est dû; faire payer à (qqn) beaucoup trop. ⇒ Exploiter. || Rançonner les clients : vendre à des prix exagérés. ⇒ Voler (fig.). || Rançonner les contribuables. ⇒ Saigner.
❖
DÉR. Rançonnement, rançonneur.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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